6.1 Les facteurs, les chocs et les trajectoires de résilience

Webdocumentaire : Mesure de la résilience au Burundi

6.1 Les facteurs, les chocs et les trajectoires de résilience

1/4 Les Facteurs de résilience, internes et externes aux ménages

Deux dimensions en interaction

Les  dimensions « ménage » et « communautaire » semblent indispensables à appréhender, en interaction l’une avec l’autre. Il a été plus facile de mesurer ces facteurs au niveau ménage (ou individuel) qu’au niveau du milieu dans lequel évolue le ménage. En effet, les indicateurs collectés au niveau communautaire paraissent dans l’ensemble moins adaptés. Ils n’ont alors pas été pris en compte dans le calcul de l’indice.

Des facteurs externes aux ménages

Les questions de gouvernance et de services à la population sont des facteurs sur lesquels les programmes des partenaires peuvent avoir une influence significative.

Les questions favorisant la paix et la stabilité sont également critiques dans un milieu où les populations portent les stigmates d’années de conflit.

En parallèle, on constate les facteurs naturels plus difficiles à modifier et pour lesquels il convient d’apprendre à s’adapter et de minimiser les risques.

Des facteurs internes aux ménages

Les facteurs  à la base de la résilience sont liés à la qualité de vie des ménages. Ensuite, les facteurs clés sont liés à l’organisation (la qualité des relations, la planification, la formation et l’information). Enfin, prédomine toute une série de facteurs économiques en lien avec la capacité à mener des activités liées à la production intégrée agriculture/élevage, avec le rôle essentiel de l’élevage pour pérenniser la fertilité des sols.

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2/4 Des chocs multiples, bien au-delà des seules considérations climatiques

En moyenne, chaque année, les ménages font face à 6 à 7 chocs de natures différentes.

  • Les chocs économiques (variation des prix de première nécessité, variation du prix des intrants, etc.) arrivent en tête.
  • Les chocs climatiques et biologiques arrivent ensuite.
  • Les chocs idiosyncratiques (perte d’un membre du ménage, surtout le mari, un divorce, un accident ou une maladie grave) propres aux ménages ou aux individus paraissent également très déterminants.
Les chocs majeurs freinant la résilience des ménages

6.1 Les facteurs, les chocs et les trajectoires de résilience

3/4 La Prise en compte des différentes trajectoires de résilience

L’étude a permis de dégager, parmi les ménages pauvres et très pauvres enquêtés, plusieurs profils de ménages avec des trajectoires de résilience particulières.
Il est essentiel de comprendre les particularités de ces profils afin de concevoir et mettre en place des actions adaptées.

Deux profils de ménages

Deux profils de ménages avec des trajectoires de résilience présentant des particularités qui peuvent être répartis en deux grands groupes :

  • les ménages dont les revenus du ménage sont essentiellement tirés des activités agricoles,
  • les ménages dont les activités sont plus diversifiées (souvent une situation par dépit, car en raison de la forte pression foncière ou de manque de moyens).

Chefs et cheffes de ménage

Dans chacun de ces groupes, les ménages peuvent être dirigés par un homme ou par une femme.

Les femmes cheffes de ménages qui représentent environ un tiers de ménages étudiés sont plus fréquemment retrouvées dans les ménages qui dépendent d’activités non agricoles.

Au-delà des difficultés économiques et des aléas auxquels font face l’ensemble de la population, nombreuses d’entre elles subissent en plus une discrimination sociale et divers abus (spoliation, abus sexuels). Des actions spécifiques et ciblées (légales, sociales) sont donc indispensables.

Et les jeunes

Enfin, on peut distinguer un dernier sous-groupe, celui des jeunes qui se sentent délaissés des programmes de développement et se tournent vers la migration pour accéder à un capital afin de démarrer ensuite des activités dans leur zone d’origine.

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4/4 Préserver l’environnement et survivre : deux impératifs souvent difficiles à concilier

Plus de sept ménages sur dix ont déclaré avoir été frappés par un choc climatique dans l’année précédent l’enquête intermédiaire, ce qui constitue un des chocs les plus fréquents après les chocs économiques et à égalité avec les chocs biologiques.

Les populations sont dans l’ensemble bien sensibilisées aux enjeux environnementaux et comprennent parfaitement le bien-fondé de la protection de l’environnement. Toutefois, la pauvreté extrême empêche une partie de la population de mettre en œuvre les activités de protection de l’environnement car préoccupée par leur survie.

Elle conduit également à la déforestation pour acquérir de nouvelles terres à cultiver et pour acquérir le bois qui demeure la première source d’énergie pour la cuisson des aliments et  le chauffage.

Vue d'une colline déforestée pour l'agriclture